Croisant photographie et philosophie, ce livre interroge la représentation des réfugiés. À l’heure où ces derniers sont pris en étau en Europe entre une politique de « retours » et l’arrivée au pouvoir de gouvernements d’extrême droite.
En 2015 et 2016, un important mouvement de population arrivait en Europe par les Balkans. Près d’un million de réfugiés seront ainsi accueillis en Allemagne.
La photographe allemande Sibylle Fendt avait alors documenté les camps d’accueil d’urgence à travers tout le pays. L’ordre de l’agencement contraste avec la nature précaire des installations, on remarque également l’absence de présence humaine. J’ai donc choisi de publier ces images, car bien que l’exil soit très largement documenté dans les médias et dans l’art, la question de la représentation des réfugiés et de leur autonomie dans cette représentation est globalement passée sous silence.
C’est pourquoi, j’ai demandé aux philosophes Maria Muhle et Marina Martinez Mateo, enseignantes à l’Akademie der Bildenden Künste
de Munich, d’écrire sur cette question. Elles ont proposé un lien très fort entre photographie et exil « par-delà l’illusion d’une image neutre et par-delà toute détermination autoritaire.»
De l’hypothèse d’une stratégie d’invisibilité (pour échapper au fichage) aux images d’un vide interpellant notre regard, il se dégage une critique des enjeux de la représentation.
Presse